BOKY Pour une véritable république malgache... - Elyett Rasendratsirofo

Editions K'A 2018.

"Pour une véritable république malgache, quelles institutions pour Madagascar ?"
Tsy lahatra ny krizy politika

PREFACE
Non, la crise n’est pas notre destinée, trop entendu, trop, que notre île est pauvre, que la misère est notre dû et fatalité. Nous avons nos chemins, semés d’embûches certes, mais c’est le regard qui nous manque, la vision, l’oeil défricheur et la volonté d’aller de l’avant, la solidarité d’ouvrir ensemble l’horizon, et de s’y engouffrer sans repousser l’autre, notre propre compatriote, sans lui interdire l’accès, sans le piétiner.
Ce regard n’est pas à chercher loin, il est en nous, car nous en avons assez de cette situation, transformons ce refus intérieur en énergie de changement, déchirons l’obscurité pour engendrer la lumière.
Cette vision n’est pas à inventer de toutes pièces, nous avons des bases, la société malgache a toujours su vivre ensemble, fiaraha-monina, ce n’est pas un concept nouveau pour nous, ce n’est pas une idée plaquée, importée, imposée, comme sont tant d’idées en ce moment sur nos terres.
L’oeil défricheur ou l’exercice de lucidité, de savoir ce qui nous arrive, de nous retrouver face à ce qui semble être inextricable et sans solution. Mais les solutions existent, elles partent d’abord de nous, de notre culture, de nos valeurs, du rétablissement de notre honneur face à nous-mêmes, du respect de nos propres personnes, de notre île, de la terre de nos ancêtres.
Ainsi Elyett Rasendratsirofo, portée par l’amour de nôtre île, portée par les expériences successives qu’elle a accumulées lors de ses différentes fonctions, ayant côtoyé de près les arcanes du pouvoir, a vu, a analysé, propose de briser le cycle des crises politiques.
Elle revient sur l’histoire, ancienne et récente, elle revient sur les tentatives d’établissement de la constitution, revient sur les liens entre les politiciens, revient sur l’attente de la population, la richesse de cette population tant connue par sa sagesse, la sagesse malgache. Elle érige ainsi la connaissance de soi, le respect de ce qui nous constitue, comme premières armes contre la pauvreté et la corruption.
J’ai échangé bien de conversation avec Elyett Rasendratsirofo, je sais bien combien ce livre fut rédigé pour que justement les générations futures n’aient pas à reproduire nos difficultés, qu’elles réalisent enfin ce que nous n’avons pas su mettre en place.
Un livre important, essentiel.
Jean Luc Raharimanana, 21 mars 2018